TurquieTurquie

République de Turquie

Capitale Ankara
Population 64,4 millions (2003)
Langue officielle turc
Groupe majoritaire turc (74 %)
Groupes minoritaires kurde (20 %) arabe levantin, azéri, arménien, assyrien, bulgare (pomaque), tatar de Crimée, géorgien, grec, kazakh, kirghiz, ossète, tsigane, bosniaque (serbe), turkmène, ouïgour, ouzbek, etc.
Système politique république parlementaire

Situation géopolitique

La Turquie est un État du Proche-Orient limité au nord-est par la Bulgarie et la Grèce, à l'ouest par la mer Égée, au sud par la Méditerranée, au sud-est par la Syrie et l'Irak, à l'est par l'Iran, au nord par la mer Noire et l'Arménie. La superficie du pays est de 780 580 km², ce qui est considérable par rapport aux États voisins: Grèce (131 940 km²), Bulgarie (110 910 km²), Syrie (185 180 km²), Irak (437 072 km²), etc. La Turquie est donc située dans une région explosive où les différents États se sont souvent livrés à d'incessantes guerres.

L'État turc est constitué de 79 provinces (appelées il) à la tête desquelles se trouve une sorte de préfet (vali). Celui-ci est généralement un membre du parti majoritaire régional et représente le gouvernement central dans sa province. Les provinces sont elles-mêmes divisées en districts ou arrondissements (ilce) placés sous l'autorité d'un gouverneur de district (kaymakam), nommé par le ministre de l'intérieur. Il existe dans le pays 847 districts.

Carte de la Turquie

Données démolinguistiques

On dénombre près d'une quarantaine de langues en Turquie, réparties en quelques familles linguistiques, dont surtout les familles altaïque et indo-européenne (langues indo-iraniennes).

Les langues

Plus de 74 % de la population du pays parle le turc (incluant le turc de Crimée), une langue de la famille altaïque. Le pays compte plusieurs autres langues altaïques telles que l'azéri, le kirghiz, le tatar, l'ouzbek, le turkmène, etc., ainsi que des minorités parlant des langues indo-européennes telles que le grec, l'arménien, le bulgare, l'albanais, le pashtou, etc., ou encore une langue caucasienne comme le géorgien et le tchétchène. On trouve aussi des minorités arabophones (Levantins et Assyriens), chinoise, hongroise, etc.

Groupe ethnique Langue maternelle Affiliation linguistique Population %
Turcs turc famille altaïque 42 992 230 66,7
Kurdes kourmanji kurde kourmanji langue indo-iranienne 12 000 000 18,2
Tatars de Crimée turc de Crimée famille altaïque 4 684 000 7,2

Comme on aura pu le constater, la plus importante minorité de la Turquie reste la communauté kurde (avec 13 millions de locuteurs) du groupe indo-iranien appartenant à la famille indo-européenne. On distingue des Kurdes kourmanji, des Kurdes dimli et des Kurdes kirmanjki, ce qui implique des variantes linguistiques de cette langue.

Le turc (en turc Türkçe ou Türk Dili) appartient à la famille des langues turques, considérée souvent comme une sous-classe des langues altaïques comme les langues mongoles d'où le terme aussi utilisé de langue turco-mongole. Bien que les langues d'autres pays turcophones (principalement des républiques de l'ancienne URSS) soient proches du turc (surtout l'azéri et le turkmène), il existe tout de même d'importantes différences entre ces langues, qu'elles soient d'ordre phonologique, grammatical ou lexical.

Outre la Turquie elle-même, le turc est utilisé dans l'ancien territoire de l'Empire ottoman par des populations d'origine turque ou des populations islamisées, qui ont adopté cette langue. Ces turcophones sont nombreux en Bulgarie, en Grèce (concentré en Thrace occidentale), en République turque de Chypre du Nord, dans le nord de l'Irak (surtout à Kirkouk), en Macédoine, au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine, en Roumanie. C'est pourquoi, le turc de Turquie est aussi nommé « turc ottoman » (Osmanlı Türkçesi). Tous pays confondus, il existe plus de 80 millions de locuteurs dans la région dont 70 millions en Turquie. Le turc est, typologiquement, une langue fortement agglutinante. Elle utilise principalement des suffixes et très peu de préfixes. C'est une langue SOV (Sujet-Objet-Verbe). Elle utilise un système complexe d'harmonie vocalique.

Écriture

Le turc a connu différents systèmes d'écritures dont, principalement et, par ordre chronologique, l'alphabet de l'Orkhon (qualifié parfois de runiforme du fait de sa ressemblance fortuite avec les runes scandinaves, mais aussi de köktürk ou de sibérien), l'alphabet ouïghour et l'alphabet arabe. Ce dernier a été utilisé pour noter le turc d'Anatolie du XIIIe siècle au 1er novembre 1928, date à laquelle la romanisation (baptisée « Révolution des signes ») décidée par Mustafa Kemal (Kemal Atatürk) est devenue officielle, dans le cadre de sa politique à la fois nationaliste et modernisatrice de la société turque.

Depuis lors, c'est l'alphabet latin qui est utilisé, enrichi de diacritiques (la cédille, l'accent circonflexe et la brève) ainsi que d'une lettre typographiquement étonnante, i sans point, ı, ce qui implique également à l'inverse un i majuscule avec point İ.

La lettre ı sert à noter le ou non arrondi (« i vélaire » ou « tendu », appellations traditionnelles mais trop dépendantes de la graphie pour pouvoir décrire correctement le son correspondant), représenté par [ɯ] dans l’alphabet phonétique international.

L'alphabet turc est presque phonétique, ce qui signifie qu'on peut presque le prononcer simplement en le lisant. Il existe cependant quelques irrégularités. Il contient 29 lettres : A, B, C, Ç, D, E, F, G, Ğ, H, I, İ, J, K, L, M, N, O, Ö, P, R, S, Ş, T, U, Ü, V, Y, Z

Les problèmes d'ordre phonétique

8 voyelles
Un cas particulier : l'harmonie vocalique
Si la voyelle de la première syllabe d'un mot turc est une voyelle antérieure, les voyelles des syllabes subséquentes sont également antérieures; si elle est postérieure, les autres sont également postérieures.
Exceptions : les mots d'origine étrangère.
Attention ! Lors de l'apprentissage du français : insister sur les mots où l'on trouve une alternance des voyelles antérieures et postérieures.
21 consonnes (13 sonores et 8 sourdes)
Toutes les lettres se prononcent toujours et de la même façon. Le "h" est toujours prononcé.

La scolarisation

Le système éducatif turc vise à former les citoyens dans une perspective nationaliste et républicaine fidèle aux principes politiques et éducatifs définis par Mustapha Kemal Atatürk dès 1923. L'éducation publique turque est mixte, laïque et gratuite.

Depuis 1997, l'instruction publique obligatoire est passée de cinq à huit années pour les enfants âgés de 6 à 14 ans, les cinq premières années correspondant à l'école élémentaire française, les trois années suivantes aux 1er et 2e cycle du collège, ces huit années d'études fondamentales se déroulant dans les mêmes bâtiments. Après cet enseignement fondamental, les élèves peuvent poursuivre leurs études dans des lycées d'enseignement général et technique, des lycées professionnels (3 ou 4 années) ou entrer en apprentissage.

L'entrée à l'université se fait sur concours national.

schéma du système éducatif turc

Sources
  1. LECLERC, Jacques. « Turquie, situation générale » dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, 10 janvier 2008, [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/asie/turquie_1general.htm], (30 mai 2008), 109 Ko.
  2. WIKIPÉDIA, coll. Article « Turquie », 3 juin 2008, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Turquie], (3 juin 2008), 515 Ko (document sous licence de documentation libre GNU, GFDL).
  3. CASNAV-CAREP, coll. « Le système éducatif turc » dans Accompagnement d'un élève non francophone, Metz, CASNAV-CAREP de Nancy-Metz, 2003, [http://www.ac-nancy-metz.fr/casnav/primo/primo_systurc.htm], (30 mai 2008), 77 Ko
  4. DUGAND, Patrick et HUVET, Annie. « Les difficultés spécifiques du français oral et écrit » dans Accompagnement d'un élève non francophone, Metz, CASNAV-CAREP de Nancy-Metz, juillet 2006,[http://www.ac-nancy-metz.fr/casnav/primo/primo_outils_diffra.htm], (2 juin 2008), 82 Ko

Direction des services départementaux de l'éducation nationale de l'Yonne
Dernière mise à jour de cette page le 03/06/2008.