ChiliChili

République du Chili
República de Chile

Capitale Santiago du Chili
Population 15,1 millions (2002)
Langue officielle espagnol
Groupe linguistique majoritaire espagnol (93,2 %)
Groupes linguistiques minoritaires moins d'une dizaine de langues amérindiennes et une langue polynésienne (le rapanui de l'île de Pâques)
Système politique république unitaire formée de 13 régions

Situation géopolitique

Localisation du ChiliLa république du Chili (en espagnol República de Chile) est un État situé au sud-ouest de l'Amérique du Sud. Il est bordé au nord par le Pérou, à l'est par la Bolivie et l'Argentine, et au sud et à l'ouest par l'océan Pacifique. Plusieurs archipels – Chonos, île Wellington et le secteur occidental de la Terre de Feu – longent le littoral méridional chilien depuis l'île Chiloé jusqu'au cap Horn.

Le Chili possède aussi les îles Juan Fernández, l'île de Pâques et l'île Sala y Gómez, toutes situées dans le Pacifique Sud, mais l'île de Pâques est la plus éloignée des côtes chiliennes (3 700 km) alors qu'elle fait partie géographiquement de la Polynésie. Le Chili s'étire démesurément du nord au sud entre sa frontière avec le Pérou et la Terre de Feu ; d'une longueur de 4 300 km entre Arica et le Cap Horn, le Chili n'est large que de 175 km en moyenne (avec des variantes de 350 km et de 15 km dans l'extrême sud). Enfin, il faut y rajouter une portion de 1,2 million de kilomètres carrés de territoire en Antarctique.

Le Chili est séparé du reste de l'Amérique du Sud (surtout l'Argentine) par la cordillère des Andes. Pays essentiellement longiligne, le Chili présente donc une topographie étrange, soit une longue bande de terre coincée entre deux barrières naturelles : à l'est, la cordillère des Andes et, à l'ouest, l'océan Pacifique. Sa superficie totale, soit celle du Chili continental et celle du Chili insulaire, est de 756 765 km², ce qui en fait un pays plus grand que l'Espagne (504 748  km²) ou la France (543 965 km²).

Carte des régions du Chili (source wikimedia.org) Región I
Tarapacá
Pop. : 415 000
Región II
Antofagasta
Pop. : 420 000
Región III
Atacama
Pop. : 205 000
Región IV
Coquimbo
Pop. : 530 000
Región V
Valparaiso
Pop. : 1 500 000
Región VI
Metropolitana de Santiago
Pop. : 5 900 000
Región VII
Libertador General Bernardo O'Higgins
Pop. : 690 000
Región VIII
Maule
Pop. : 910 000
Región IX
Bío-Bío
Pop. : 1 800 000
Región X
La Araucanía
Pop. : 860 000
Región XI
Los Lagos
Pop. : 980 000
Región XII
Aysén del General Carlos Ibáñez del Campo
Pop. : 90 000
Región XIII
Magallanes y de la Antártica Chilena
Pop. : 185 000

Administrativement, le Chili est découpé en treize régions – Tarapacá, Antofagasta, Atacama, Coquimbo, Valparaíso, Libertador General Bernardo O'Higgins, Maule, Bío-Bío, La Araucanía, Los Lagos, Aysén del General Carlos Ibáñez del Campo, Magallanes y de la Antártica Chilena, Región Metropolitana de Santiago –, elles-mêmes divisées en 51 provinces (et 342 communes). La capitale du pays est Santiago de Chile (4,3 millions d'habitants).

Données démolinguistiques

Le Chili comptait 15,1 millions d'habitants en 2002. Au point de vue ethnique, la majorité des Chiliens sont des Métis (66 %) ; ils sont suivis des Européens (25 %), des Amérindiens (6 %) et d'autres (3 %) tels que des Asiatiques et des « Proche-Orientaux ». Au plan linguistique, le Chili paraît plus homogène, car 93,2 % des locuteurs parlent l'espagnol comme langue maternelle. Les autres parlent des langues immigrantes (italien, allemand, arabe, etc.) ou des langues autochtones. Mais il existe deux types d'autochtones : les Amérindiens du continent et les Polynésiens de l'île de Pâques.

Pour ce qui est des Amérindiens, il faut distinguer les Araucans, les Mapuches et les Quechuas, qui vivent généralement dans des « réserves » à l'extrémité méridionale, en Terre de Feu, où subsistent aussi les Alakalufs, les Yagans et quelques centaines d'Onas. Selon une enquête de 1996, les Mapuches représenteraient 81,3 % des autochtones. Ils seraient suivis des Aymaras (14,1 %) et des autres ethnies (4.36 %) : les Atacameños (1,5 %), les Rapanuis (1,2 %), les Coyas (0,8 %), les Quechuas (0,5 %), les Yaganes (0,15 %) et les Kawashkares (0,02 %).

La seule langue autochtone importante est le mapuche (ou mapudungu) parlé par plus de 400 000 locuteurs (sur une population de 900 000) appartenant à la famille araucan ; ils vivent dans la région métropolitaine de Santiago, dans l'île de de Chiloé et dans l'extrême sud. Les autres langues sont toutes en voie d'extinction : l'aymara (environ 1 000 locuteurs dans la région de Tarapacá, sur une population de 40 000 personnes), le quechua (quelques centaines de locuteurs dans la région de Antofagasta) et le huiliche (quelques milliers de locuteurs dans la région de Los Lagos) de la famille auraucan. Plusieurs autres langues sont disparues depuis une décennie.

Système éducatif

Le système éducatif chilien se compose de quatre niveaux. Tout d'abord, il y a l'educación parvularia qui n'est pas obligatoire et qui s'occupe des enfants entre trois mois et six ans. L'équivalent français est la crèche et la maternelle. Elle se structure sur trois niveaux. Il y a d'abord la Sala cuna (crèche) pour les enfants de trois mois à deux ans. Vient ensuite le Nivel medio (petite section) pour les enfants de deux à quatre ans, puis enfin le Nivel Transición (grande section) pour les enfants de quatre à six ans. À ce dernier niveau, les enfants commencent à apprendre le calcul et la lecture.

Il y a ensuite l'éducation obligatoire pour les enfants de six à dix-huit ans qui correspond à l'école primaire (Educación General Básica) et le secondaire (Educación Media).

L'Educación General Básica existe pour les enfants ainsi que pour les adultes n'étant pas allés à l'école (de plus en plus rares). Tous les enfants qui fêtent leur sixième année avant le trente et un mars doivent intégrer le premier niveau (l'année scolaire commençant début mars et se terminant début décembre. Il y a deux semaines de vacances en juillet lors de l'hiver austral).

Ce niveau se divise en deux cycles. Le premier cycle va de primero básico à cuarto básico (soit de six ans à dix ans). Le deuxième cycle va de quinto básico à octavo básico (soit de dix ans à quatorze ans).

Pour ce qui concerne les adultes, trois ans d'études sont nécessaires. Chaque année correspond à un niveau. Le premier niveau concerne le premier cycle de l'Educación básica. Le deuxième niveau correspond au quinto (cinquième soit le CM2 français) et sexto (sixième soit la sixième française) básico. Enfin, le dernier niveau comprend les séptimo (septième soit la cinquième française) et octavo (huitième soit la quatrième française) básico.

Ensuite, il y a l'Educación media soit l'équivalent du lycée français. Elle comporte quatre niveaux et se divise en deux types de filières ; l'éducation générale et technique (EMHC) et l'éducation professionnelle (EMTP équivalent du lycée professionnel français). Dans l'EMHC, l'éducation est générale. Elle comprend l'espagnol, l'histoire, la géographie, les mathématiques, les sciences, l'EPS, une langue étrangère… Elle se compose de deux niveaux. Le premier comprend les primer et segundo medio. Le second cycle comprend les tercer et cuarto medio.

Dans la EMTP, les adolescents suivent des filières professionnelles dans les domaines industriel, agricole, maritime ou de services. À la fin de ces études, les jeunes peuvent aller directement travailler dans les domaines choisis.

Jadis, l'obligation scolaire concernait seulement le cycle basique de 8 ans. Mais, depuis le 7 mai 2003, une réforme constitutionnelle, effectuée sous le gouvernement du président Ricardo Lagos, a rendu l'éducation secondaire gratuite et obligatoire pour tous les Chiliens jusqu'à l'âge de dix-huit ans. L'État garantit donc l'obligation scolaire durant douze ans. Le Chili est le premier pays d'Amérique latine à avoir atteint cette obligation de durée pour la scolarité.

L'enseignement supérieur se distingue par trois types d'établissements, créés par la réforme de 1981 :

  • les Centros de Formación Técnica (CFT), d'une durée de deux ans au bout de laquelle les élèves obtiennent le titre de technicien de niveau supérieur ;
  • les Institutos Profesionales (IP), où l'on obtient le titre de technicien supérieur et des titres professionnels dans les domaines qui ne requièrent pas le titre de licencié ;
  • les Universités qui donnent accès à tous les domaines professionnels et grades académiques de licencié, master et doctorant ;
  • les Instituciones de educación superior de las Fuerza Armadas y de Orden cette dernière, nouvellement créée, donne accès à des titres et grades académiques.

Schéma du système éducatif du Chili

Et un aperçu par l'Internationale de l'Éducation de juin 2007

Droit à l'éducation
Tous les Chiliens ont la garantie de 8 années d'enseignement primaire et 4 années d'enseignement secondaire. Une éducation gratuite est garantie aux enfants âgés de 6 à 13 ans. Un programme garantissant la couverture totale des soins et de l'éducation pour tous les enfants âgés de 2 à 5 ans doit être en place d'ici la fin du mandat du gouvernement actuel, en 2010. Les réformes en matière d'éducation visent la détérioration de l'enseignement public qui a eu lieu durant la dictature, lorsque l'éducation était décentralisée et du ressort des gouvernements locaux, lesquels ne pouvaient superviser et financer les écoles. Les communautés défavorisées éprouvaient des difficultés à offrir une éducation de qualité aux élèves pauvres. Les districts riches étaient bien financés et de nombreux parents plus aisés optaient pour le système de l'enseignement privé. L'éducation perçoit 18,7 % du total des dépenses gouvernementales, soit un taux plus élevé que la moyenne de l'OCDE. La durée moyenne de l'éducation est de 10 ans ; 75 % de la population a terminé 8 années d'enseignement primaire et 61 % a terminé 12 années d'enseignement. Les écoles sont tenues de proposer une instruction religieuse deux fois par semaine pendant l'enseignement secondaire inférieur bien que l'inscription des élèves soit facultative. La loi rend obligatoire l'enseignement de la religion demandée par les parents mais l'instruction s'adresse essentiellement aux Catholiques romains.
Éducation de la petite enfance (EPE)
L'enseignement préscolaire n'est pas obligatoire et principalement financé par des fonds privés. Un programme d'une durée de 3 ans débute à l'âge de 3 ans. Le taux net de scolarisation (TNS) est de 50 % (49 % de filles). 46 % de l'offre d'EPE est privée. 17 155 enseignants (99 % de femmes) travaillent dans ce secteur et le ratio enseignant/élèves (REE) est de 1/23.
Enseignement primaire
L'enseignement primaire commence à l'âge de 6 ans et dure 6 ans. Le taux brut de scolarisation (TBS) est de 99 % (48 % de filles). 2 % des élèves doublent une année ou plus. Parmi les élèves qui s'inscrivent en première année, 99 % achèvent la dernière année de l'enseignement primaire.
L'enseignement primaire compte 50 261 enseignants (77 % de femmes) et le REE est de 1/34.
Enseignement secondaire et enseignement et formation professionnelles
Une grève de 2 mois menée par 600 000 élèves de l'enseignement secondaire en 2006 a renforcé la priorité politique de l'enseignement. La grève a commencé sous forme de protestations contre le coût élevé des transports scolaires et s'est terminée sous forme de demande pour un enseignement gratuit, financé par des fonds publics. L'enseignement secondaire commence à l'âge de 12 ans et s'étale sur 6 ans. 63 % de l'enseignement primaire est privé. Le TNS est de 78 % (49 % de filles). Dans l'enseignement secondaire supérieur, 25 % des étudiants suivent des programmes professionnels techniques. 2 % des élèves doublent une année ou plus. Il y a 17 720 enseignants (77 % de femmes) dans le secondaire inférieur et 29 388 (55 % de femmes) dans le secondaire supérieur. Le REE est de 1/34 dans le secondaire inférieur et de 1/33 dans le secondaire supérieur.
Enseignement post-secondaire et supérieur
L'enseignement supérieur au Chili a connu une énorme transformation au cours des deux dernières décennies, après avoir servi de laboratoire pour des expériences de privatisation. La transition entre un système d'enseignement supérieur majoritairement public et un système essentiellement privé, orienté marché, a été mise en place par le biais d'une déréglementation ; la concurrence a été imposée aux institutions et un nouveau système souple de licences a été introduit. Deux systèmes existent actuellement: un système public (25 % de l'enseignement supérieur) sélectionne les étudiants au moyen de critères de sélection universitaire et un système privé (75 % de l'enseignement supérieur) présente des prescriptions en matière d'admission qui sont propres à chaque établissement. Le financement public de l'enseignement supérieur ayant diminué de 40 % entre 1981 et 1990, de plus en plus les universités ont fait payer des droits et le reste du financement public a été distribué de façon compétitive. Les sources non publiques représentent 75 % du total des dépenses nationales pour l'enseignement supérieur. Comparées aux universités publiques du Chili, les tâches sont plus restreintes dans les nouvelles institutions privées, lesquelles ne sont pas appelées universités de recherche et où la gouvernance est plus hiérarchique. L'inscription dans l'enseignement supérieur compte 567 114 étudiants (48 % de femmes), pour un TBS de 43 %. Parmi les étudiants venus étudier au Chili, certains proviennent d'autres pays d'Amérique latine et des Caraïbes (2 983), d'Amérique latine et d'Europe occidentale (1 954), d'Europe centrale et orientale (30), des États arabes (9) et d'Afrique subsaharienne (9). Parallèlement, 5 873 étudiants chiliens étudient à l'étranger, essentiellement aux États-Unis (1 612), en Argentine (712), en Allemagne (624), en France (512) et en Espagne (427).
Sources
  1. LECLERC, Jacques. « Chili » dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, 16 juin 2007, [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/chili.htm], (30 mars 2009), 156 Ko.
  2. WIKIPÉDIA, coll. Article « Chili », 29 mars 2009, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Chili], (30 mars 2009), 1,75 Mo (document sous licence de documentation libre GNU, GFDL).
  3. Ministère de l'Immigration et des communautés culturelles, Québec, mars 2007, http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/publications/fr/evaluation-etudes/guide-chili.pdf], (30 mars 2009), 438 Ko.
  4. Internationale de l'Éducation. « Chili » dans Données sur le pays…, Bruxelles, 21 juin 2007, [http://www.ei-ie.org/barometer/fr/profiles_detail.php?country=chile], (30 mars 2009), 187 Ko.

Direction des services départementaux de l'éducation nationale de l'Yonne
Dernière mise à jour de cette page le 30/03/2009.